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Observatoire Ifop de la netcampagne des européennes

ifop-logoA l’échelle des individus, tous lieux et modes de connexion confondus, les inégalités d’accès à internet se sont considérablement résorbées. Les résultats d’une enquête menée au second semestre 2008[1] par l’Ifop l’attestent : ce sont désormais près de sept individus sur dix âgés de 15 ans et plus qui se connectent au moins une fois par mois à Internet. Dès lors, le comportement politique en ligne des Français devient un véritable enjeu, sur lequel l’Ifop apporte à chaque élection un éclairage inédit via son Observatoire de la netcampagne.

Internet : média le plus utile pour faire son choix son choix aux européennes

Invités à préciser l’utilité de chacune des grandes familles de médias pour faire leur choix aux élections européennes, une nette majorité des personnes interrogées désigne Internet (56%), un cinquième allant jusqu’à le considérer comme « très utile ». Viennent ensuite la télévision (50%), la radio (47%), la presse écrite nationale (44%), la presse écrite régionale 40%) et la presse gratuite (27%). Parmi les personnes intéressées par le scrutin, Internet est encore plus plébiscité, creusant nettement l’écart avec les autres médias : 72% jugent le web utile contre 61% pour la radio, 59% pour la télévision et 58% pour la presse écrite nationale.

Elément de surprise de cette enquête : l’utilité perçue d’Internet varie assez peu d’un électorat à l’autre aux élections européennes. Les scores d’utilité oscillent entre 52% parmi les électeurs du Front de Gauche et 64% chez ceux de l’UMP. Les électeurs des listes socialistes et de celles d’Europe Ecologie se situent en milieu de tableau : 56% des premiers jugent internet utile, de même que 58% des seconds. Les électeurs du MoDem et du Nouveau Parti Anticapitaliste expriment une opinion relativement proche de celle de ceux de l’UMP, 62% d’entre eux ayant trouvé Internet utile pour faire leur choix.

La hiérarchie des médias par principaux électorats, classés par ordre d’utilité décroissante, est la suivante :

Listes NPA

Listes Front de Gauche

Listes PS

Listes Europe Ecologie

Listes MoDem

Listes UMP

Internet : 62%

Télévision : 55%

Radio : 48%

PQN : 40%

PQR : 38%

Internet : 52%

Radio : 51%

PQN : 51%

Télévision : 38%

PQR : 33%

Radio : 59%

Internet : 56%

Télévision : 56%

PQN : 52%

PQR : 52%

Internet : 58%

PQN : 53%

Radio : 51%

Télévision : 45%

PQR : 31%

Internet : 62%

Télévision : 54%

PQN : 48%

Radio : 47%

PQR : 46%

Internet : 64%

Télévision : 58%

Radio : 50%

PQN : 46%

PQR : 44%

En termes d’utilité pour faire son choix aux élections européennes, Internet arrive donc en tête chez cinq des six principaux électorats, seuls les électeurs socialistes citant davantage un autre média que le web (la radio). Notons également qu’Internet et la radio font quasiment jeu égal chez les électeurs du Front de gauche.

Les activités pratiquées sur Internet au cours de la campagne : principalement des recherches sur l’actualité et dans une moindre mesure sur les candidats et les programmes.

Le désintérêt des internautes pour l’élection européenne s’avère comparable à celui observé à l’échelle de l’ensemble de l’électorat au soir du 17 juin : seuls 40% d’entre eux ont été intéressés par la campagne pour les européennes. A titre de comparaison, cet indicateur s’élevait à 76% pour le premier tour de l’élection présidentielle. En toute logique, ceci se ressent fortement sur les activités politiques pratiquées sur la toile en cours de campagne…

Un tiers environ des internautes (34%) affirme avoir recherché des informations sur l’actualité politique sur Internet au cours de la campagne des élections européennes. Ce score, non négligeable, s’avère nettement inférieur à ceux observés lors de l’élection présidentielle de 2007 (44%) et à l’occasion des élections municipales du printemps 2008 (43%).

Un cinquième environ des internautes (22%) a effectué des recherches en ligne sur un ou des candidats. Les adeptes de cette activité se recrutent davantage chez les hommes que chez les femmes (26% contre 19%), parmi les cadres et les professions libérales (31% contre seulement 13% chez les employés) et en agglomération parisienne (29% contre 19% dans les communes rurales). Ils sont également nettement plus nombreux dans certains électorats : 38% au NPA, 35% chez Europe Ecologie contre 24% au PS et au MoDem ainsi que 25% à l’UMP.

La recherche d’information sur les programmes atteint un niveau de pratique équivalent (21%) et renvoie peu ou prou aux mêmes publics avec toutefois une moindre hétérogénéité des scores observés d’un électorat à un autre : la fréquence de pratique oscille entre 21% chez les électeurs socialistes et 28% chez ceux du NPA (26% chez Europe Ecologie).

Toutes les autres activités politiques testées ont été pratiquées par moins d’un internaute sur cinq et enregistrent des scores inférieurs aux précédents scrutins :

- 16% ont visité régulièrement des sites de candidats (25% lors de la présidentielle 2007, 21% aux municipales 2008) ;

- 14% ont visionné des vidéos politiques en ligne (19% aux élections présidentielle et municipales) ;

- 12% ont visité un blog politique (18% à la présidentielle, 16% aux municipales)

- 11% ont transféré à des proches des informations sur la campagne (14% lors de la présidentielle, 15% lors des municipales).

Enfin, certaines activités apparaissent marginales au cours de cette campagne. Seuls 6% des internautes affirment ainsi avoir participé à des débats en ligne, les plus actifs se recrutant parmi les moins de 25 ans (10% de participants réguliers) et les électeurs du Front de Gauche (15% contre 7% chez ceux des listes socialistes et 5% chez ceux d’Europe Ecologie par exemple).


[1] Enquête semestrielle de profiling des internautes français réalisée par téléphone auprès d’un échantillon de 2008 individus représentatif de la population française métropolitaine âgée de 15 ans et plus. La représentativité de l’échantillon national a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef du ménage) après stratification par région et par catégorie d’agglomération. Au sein de cet échantillon 1495 internautes (personnes se connectant au moins une fois par mois à internet, quel que soit leur mode et/ou leur lieu de connexion) ont été interrogés. Terrain d’enquête du 9 au 23 décembre 2008.

Yves-Marie Cann  (63 Posts)

Fondateur et animateur du site. Directeur des études politiques chez Elabe, cabinet d'études et de conseil indépendant. Auparavant directeur-adjoint du Pôle Opinion-Corporate de l'Institut CSA, après sept années passées au Département Opinion et Stratégies d'entreprise de l'Ifop. Les articles publiés ici n'engagent que leur auteur.


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