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Nicolas Sarkozy ne tirerait pas profit de la disqualification de DSK

CourbeL’élection présidentielle « n’est pas un concours de popularité » rappelle à juste titre Claude Guéant dans un entretien accordé au Journal du Dimanche. A ce jeu là, Jack Lang et Bernard Kouchner auraient depuis longtemps accédé à l’Elysée, et bien d’autres avant eux. Mais si la popularité ne fait pas l’élection, on objectera que l’on n’a jamais vu un candidat impopulaire l’emporter. Jacques Chirac, contexte de cohabitation aidant, bénéficiait en avril 2002, rappelons-le, d’une cote de popularité positive.

La dernière enquête Ifop / Journal du Dimanche atteste elle aussi de ce décalage entre popularité et potentiel électoral mais de façon encore plus subtile. Ainsi, faudrait-il plutôt écrire, pour être précis, qu’un regain de popularité présidentielle, confirmé par plusieurs instituts ces dernières semaines, ne se traduit par automatiquement par de meilleurs scores d’intentions de vote. Nicolas Sarkozy voit ainsi ses scores d’intentions de vote stagner voire baisser selon la candidature socialiste envisagée (-0,5 à -1 point).

Il faut dire que l’impopularité dont pâtit Nicolas Sarkozy reste forte. Les quelques points gagnés sur le front de la popularité ces dernières semaines (+5 selon CSA, +4 selon Ifop, +2 selon TNS-Sofres) sont bien fragiles et pèsent peu d’un point de vue statistique. Certes, ils peuvent annoncer une inversion de tendance voire, à terme, une validation de la stratégie de présidentialisation mise en œuvre depuis plusieurs mois. Mais à défaut de disposer d’une boule de cristal, la prudence s’impose aujourd’hui à chacun : seules les mesures à venir d’ici l’automne permettront d’y voir plus clair et de valider – ou pas -  cette hypothèse.

Ce frémissement présentait toutefois l’intérêt pour le camp présidentiel d’entretenir le sentiment, affaire DSK aidant, que le chemin vers la réélection se dégageait enfin. Les résultats de l’enquête publiée par Le Journal du Dimanche ce 12 mai démontrent pourtant que l’incertitude quand à la capacité de Nicolas Sarkozy de devancer Marine Le Pen reste forte.

Primo les prétendants socialistes ne souffriraient pas, à date, des déboires de l’ancien Directeur général du FMI. Bien au contraire, tant François Hollande que Martine Aubry bénéficieraient d’un phénomène s’apparentant à un « vote utile ». Dans l’adversité, les électeurs socialistes semblent serrer les rangs. Secundo le Chef de l’Etat et la présidente du Front national demeurent dans un mouchoir de poche, la seconde étant toujours en mesure de devancer le premier l’issue du premier tour.

Dès lors, on comprend mieux pourquoi consigne serait désormais donnée aux ministres et à l’UMP de répéter que 2012 sera « dur, très dur » (source : @NathalieSchuck).

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Yves-Marie Cann  (63 Posts)

Fondateur et animateur du site. Directeur des études politiques chez Elabe, cabinet d'études et de conseil indépendant. Auparavant directeur-adjoint du Pôle Opinion-Corporate de l'Institut CSA, après sept années passées au Département Opinion et Stratégies d'entreprise de l'Ifop. Les articles publiés ici n'engagent que leur auteur.


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