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Nicolas Sarkozy : qui sont ses électeurs potentiels en 2012 ?
La prochaine candidature de Nicolas Sarkozy pour un nouveau mandat à la Présidence de la République intervient à l’issue d’un quinquennat placé sous le sceau de l’impopularité. Avec 35% des Français déclarant avoir confiance en Nicolas Sarkozy en février 2012, le président enregistre sa cinquantième cote d’opinion négative depuis son élection en mai 2007. Les retraités, moins exposés au contexte économique et social, demeurent le segment de population le plus favorable au chef de l’Etat. Toutefois, seule une minorité d’entre eux expriment leur confiance à son égard. Chez les actifs, Nicolas Sarkozy apparaît solidement ancré dans l’impopularité. Ce phénomène est particulièrement visible parmi les catégories professionnelles les plus vulnérables aux aléas économiques : seul un peu plus d’un quart des personnes issues des catégories populaires (ouvriers et employés) déclarent lui faire confiance (26%). Sur la dernière période, il a perdu 9 points de popularité auprès de ce segment par rapport à son plus haut niveau de l’année 2011, à l’issue du sommet de Nice.
Cette défiance majoritairement exprimée à l’encontre du chef de l’Etat, très différenciée selon le statut professionnel des électeurs et leur place sur l’échelle sociale, n’est pas sans conséquences visibles sur les intentions de vote mesurées en début d’année 2012. Crédité de 26% des intentions de vote environ depuis début janvier, Nicolas Sarkozy aborde la campagne présidentielle avec un socle électoral inférieur de 5 points à celui qui était le sien le 22 avril 2007. Deux éléments principaux permettent d’expliquer ce constat: une déperdition nette d’électeurs à la base et au sommet de la France des actifs (qu’ils occupent un emploi ou soient au chômage), c’est-dire parmi ceux qui cherchent à entrer sur le marché du travail, à s’y faire une place et à monter dans l’ascenseur social d’une part, et d’autre part ceux qui s’apprêtent à en sortir à l’approche de la retraite. De façon transverse, les déperditions apparaissent nettement plus accentuées parmi les catégories populaires, plus exposées à la crise économique.
Il résulte de ces déperditions significatives un électorat potentiel pour 2012 dont la sociologie apparaît quelque peu métamorphosée par comparaison avec celui qui avait porté Nicolas Sarkozy en tête des suffrages exprimés au premier tour de la présidentielle 2007. Les déperditions observées auprès des actifs et parmi les catégories populaires modifient en effet sensiblement l’électorat Sarkozy. Alors que les retraités représentaient un tiers environ (34%) de son électorat en 2007, ceux-ci y pèsent aujourd’hui 42%. Ceci est particulièrement remarquable, les poids des retraités y est désormais supérieur de 15 points à celui qui est le leur au sein de la population en âge de voter. Dans le même temps, les électeurs issus des catégories populaires représentent désormais 36% de son électorat potentiel, soit 10 points de moins qu’en 2007. Mécaniquement, le poids des CSP+ s’en trouve sensiblement renforcé, passant de 25% à 37%.
A quelques jours de l’entrée officielle en campagne de Nicolas Sarkozy, ces quelques données permettent de mieux identifier les segments de population qui feront probablement l’objet d’une stratégie de reconquête des électeurs au cours des prochaines semaines. A cet égard, la « France qui se lève tôt » et les actifs sensibles en 2007 au « travailler plus pour gagner plus » pourraient être particulièrement choyés. Nicolas Sarkozy aborde toutefois l’élection présidentielle avec un handicap important : si les Français s’accordent fréquemment pour soutenir son action à l’international, force est de constater que sur les enjeux hexagonaux et plus particulièrement ceux suscitant le plus de préoccupations au sein de la population, il est aujourd’hui distancé par François Hollande. Nicolas Sarkozy peut toutefois compter sur une famille politique aujourd’hui pleinement mobilisée pour le soutenir, aucun des autres candidats en présence ne parvenant à entamer sa crédibilité parmi les sympathisants de droite.
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Catégories: 2012, Sociologie électorale, Sondages, Sondages · Tags: CSA, Nicolas Sarkozy
Il n’y a que Nicolas Sarkozy pour arriver à préserver une France Forte